TABLE DES MATIÈRES
24. Choix des plantes à promouvoir
25. Temps minimum de récupération
26. Temps maximum d'utilisation
27. Surpâturage
28. TmR, TMU et parcellisation
Le crocodile à lunettespar John HallMontage de modules d'animation visant à l'acquisition, par les communautés pastorales, des compétances nécessaires à la gestion holistique de leurs ressources. |
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6ÈME BLOC
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Introduction au bloc pédagogique des principes de gestion : (5 minutes)
Emmener le groupe auprès d'une case de briques proche du lieu de réunion et observer comment elle est construite:
· Quelle est la raison pour laquelle les gens construisent les murs en posant une brique au dessus de l'autre?
· Est-ce qu’on peut construire une case avec seulement une ou deux briques?
· Peut-on se permettre d’arréter la construction aprés avoir seulement posé 2 ou 3 rangées de brique, et considerer la maison comme achevée? Pourquoi pas?
Expliquer alors que les cinq prochaines sessions de formation seront consacrées aux principes qu'il faut maitriser quand on veut gérer les ressources naturelles de façon soutenable.
· Montrer alors le badge des "principes de gestion" (segment d’un mur de briques, justement) et expliquer pourquoi cette image a été choisie;
· Terminer l'introduction en annonçant que l'on commencera avec l'identification des plantes qu'on souhaiterait voir réapparaitre et/ou se développer dans le parcours, conformément au but de paysage de la communauté.
MODULE # 24PRINCIPES DE GESTION:CHOIX DES
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PLANIFICATION PÉDAGOGIQUE
Situation désirée
La communauté pastorale choisit les espèces fourragères qu'elle souhaite promouvoir, et les gère en fonction de cet objectif;
Situation actuelle
Dans la plupart des cas, les pasteurs observent la dégradation des espèces pastorales, avec disparition progressive des espèces pérennes, et leur substitution par des espèces annuelles, comme une fatalité sur laquelle ils n'auraient aucun pouvoir de contrôle.
Écart entre la situation actuelle et la situation désirée
Manque de compréhension des phénomènes de succession et de regression de la végétation;
Objectifs poursuivis par le module
Au terme de la session de formation, les participants sont en mesure d'indiquer les espèces pastorales dont le développement permettrait d'améliorer la qualité de leur parcours, et qu'ils auront préalablement inscrites dans leur but de paysage futur.
ASPECTS LOGISTIQUES
Groupe cible :
Le choix du groupe cible est laissé au jugement de la communauté et de l’équipe d'animation ; dans ce cas le groupe cible doit être composé au minimum des personnes suivantes:
· Comité de gestion pastorale
· Auxiliaires pastoraux
· Bergers ou gardiens des troupeaux
Exercice exploité par le module :
Brainstorming;
Grille d'évaluation, type Tableau à pochette
Supports graphiques :
Pochette # 24
Durée approximative du module :
1 heure environ;
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Un participant dessine la plante disparue dont il souhaiterait la réapparition sur le parcours. Ce dessin sera affiché sur le tableau à pochettes (33/17) |
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PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE
1. Introduction :
Cette introduction consiste dans le rappel de deux modules traités antérieurement: le module "But de paysage" (# 7) et "Succession écologique" (# 11).
Indiquer que la discussion va de nouveau porter sur le but que la communauté s’est fixé, au tout début de la session de formation, en matière de paysage qu’elle voudrait promouvoir dans le futur. Demander aux participants de résumer ce qui avait été alors envisagé (ou, éventuellement, ressortir la fiche de formulation du but de la communauté qui devrait avoir été rédigé (en langue locale) au terme du second bloc pédagogique "But holistique". Demander aux participants de réfléchir un peu et d’imaginer leur paysage futur. Les questions suivantes pourront être posées:
· Quelles sont les espéces d’herbacées annuelles que vous souhaiteriez voir dans votre paysage ?
· Quelles sont les espéces d’herbacées perennes que vous souhaiteriez voir dans votre paysage ?
· Quels sont les ligneux que vous aimeriez également voir se développer?
· Demander aux participants si les plantes qu'ils souhaiteraient promouvoir figurent parmi celles qu'ils avaient identifiées au terme du module "Succession écologique" (# 11) parmi les "espèces disparues".
2. Brainstorming des plantes à promouvoir :
Rappeler que les participants avaient alors noté pas mal d’espèces de plantes dans leur paysage futur et indiquer qu'il est temps d'étudier ce qu'il est possible d'envisager. Parmi les espèces qui auraient été citées, quelles sont celles que les participants souhaiteraient promouvoir , c'est à dire dont ils souhaiteraient favoriser la réapparition et/ou le développement?
Une alternative à l'utilisation d'images de plantes toutes prètes est de demander aux participants de desssiner un croquis des plantes qu'ils désignent. Même si le dessin est maladroit, il sera plus facilement accepté par eux du fait qu'ils les auront dessinés eux-mêmes.
Assurez-vous de mettre l’accent sur l’aspect promouvoir. Laisser les participants discuter pendant 5 minutes, et leur demander de citer les espèces. Poser ensuite les images des six grandes catégories de plantes disponibles sur la pochette à images posée sur la natte devant les participants. Pour chaque espèce citée, demander aux participants de choisir l'image qui ressemble le mieux à l'espèce citée (même s'il n'y a pas trop de ressemblance). Garder ces images à coté de vous pour les utiliser pendant l’étape 5.
3. Brainstorming des critères de choix des plantes :
Demander aux participants : pourquoi souhaiteraient-ils réhabiliter les plantes qu'ils ont citées, et pas d'autres ? Qu’apporteraient-elles de particulièrement important pour eux?
Il est probable que les participants avanceront un certain nombre d'arguments en faveur des plantes de leur choix. Au cas où ils ne le feraient pas, faire avancer la discussion avec quelques questions, telles que :
· Assurent-elles une bonne alimentation du bétail ?
· Permettent-t-elles de lutter contre l’érosion des sols ?
· Continuent-elles de se développer en dehors de la saison d'hivernage?
· S’adaptent-elles aux conditions locales et résistent-elles à la secheresse?
· Sont-elles également utiles à l'homme (fruits, graines, médicaments)?
· Produisent-elles un fourrage en grande quantité?
Pour chaque idée, montrer l'image correspondante, également contenue dans la pochette # 24. (prévoir notamment une image illustrant l'adaptation de la plante aux conditions locales);
Si d’autres raisons sont avancées, griffoner rapidement une nouvelle image pour les représenter.
Probablement, vous arrèterez l'exercice après 5 ou 6 images, sinon, le tableau a pochettes (Etape 5) deviendrait difficile a manipuler.
4. Tableau à pochettes : choix de plantes a promouvoir :
Expliquer aux participants qu'ils doivent, à ce point, contrôler la première liste établie, celle des plantes à promouvoir. Poser la question :
¨ Les plantes que vous avez choisies vous permettront-elles d’atteindre le but de paysage que vous vous êtes fixé pour votre communauté? »
Expliquer alors qu'il s'agit de procéder à une évaluation et à un choix plante
par plante, en utilisant le tableau à pochettes.
¨ Accrocher au tableau de flip-chart une grande feuille de papier préalablement préparée en forme de tableau à pochettes. (il n’est pas nécessaire d’attacher des "pochettes": les cases tracées sur le papier suffiront.)
¨ Etaler les images des plantes potentielle sur l’axe vertical, et les critères de sélection sur l’axe horizontal.
¨ Demander ensuite aux participants de bien étudier le tableau, de discuter entre eux pendant quelques minutes, et de se prononcer sur chaque critère, pour chaque plante.
¨ Demander à un participant de jouer le rôle de "secrétaire", et si la plante passe un des critères de choix, de cocher la case correspondante.
¨ Procéder ainsi pour chaque plante, et pour chaque critéres, jusqu’à ce qu’on les ait tous passés en revue.
¨ Laisser les participants observer les résultats pendant une minute.
Il arrive souvent que les participants estiment que toutes les plantes passent également tous les critères de choix. Dans ce cas, faire une sélection supplémentaire en demandant cette fois aux assistants de noter avec un feutre de couleur différente la plante qui, pour un critère de choix donné est meilleure que toutes les autres…
5. Exploitation : Plantes à promouvoir en fonction du but de paysage :
· Etes vous surpris du résultat? Est-ce que vous auriez choisi ces plantes sans les avoir sélectionnées au moyen des critères de choix?
· Est-ce que ces espèces correspondent réellement, à votre vision d’un paysage futur?
· Avez-vous jamais tenté de "promouvoir" une espèce pastorale donnée, c'est à dire que vous auriez conduit l'exploitation d'un parcours avec l'intention de favoriser le développement d'une plante donnée?
· Avez vous entendu parler d'un Projet ou d'un Programme qui aurait tenté de le faire ?
· Avec quels résultats? Pourquoi, selon vous, cette tentative aurait réussi ou, au contraire, aurait échoué?
6. Transition au Module "Temps minimum de récupération" (# 25) :
Si les participants n’ont plus de questions ou de commentaires sur les résultats de l'exercice, leur annoncer qu'il est temps de passer à la prochaine session en soulignant que l'on vient de poser la premiere "brique" des principes de gestion. En effet, nous avons maintenant choisi les espèces à promouvoir selon leurs objectifs et leur but de paysage. Montrer le badge qui représente le choix des "plantes à promouvoir" et le placer a coté du premier.
Bien entendu, pour poursuivre l'exemple du mur de briques, si nous voulons une maison solide, il faut utiliser des matériaux solides, de même que si on veut un écosystème stable, il faut pouvoir compter sur des espèces pastorales productives et résistantes.
Nous allons étudier ensuite quelques concepts qui pourraient permettre de gérer le terroir afin de promouvoir les espèces pastorales qu'ils ont choisies.
NOTES À L'ANIMATEUR
q
Au cours du
déroulement de l'exercice, et à la fin de celui-ci, insister sur la différence
existant entre plantes annuelles et plantes pérennes, et leurs caractéristiques
propres. La participation d'un pastoraliste à la session de formation, comme
personne ressource, facilitera ces éclaircissements.
q Il faut également être clair sur le fait qu'en encourageant la réapparition, par exemple, des plantes perennes, on n'élimine pas les annuelles qui, comme on le verra, "ont la vie dure" et ne manqueront pas de continuer à se développer.
MODULE # 25:PRINCIPES DE GESTION:TEMPS MINIMUM
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PLANIFICATION PÉDAGOGIQUE
Situation désirée
¨ La communauté pastorale programme l'exploitation de son parcours;
¨ Elle met ce programme en oeuvre en fonction des observations qu'elle fait elle-même de l'évolution de la végétation dans le temps.
Situation actuelle
Les pasteurs ne tiennent pas compte des observations qu'ils effectuent sur l'état de la végétation dans la façon dont ils gèrent leurs troupeaux et leurs parcours;
Écart entre la situation actuelle et la situation désirée
¨ Les pasteurs ne cherchent pas à déterminer le Temps minimum de Récupération (TmR) des espèces pastorales qu'ils souhaiteraient réhabiliter;
¨ De toute façon, leurs stratégies individuelles d'exploitation ne leur permettraient pas de respecter ce TmR;
Objectifs poursuivis par le module
Au terme de la session de formation, le groupe cible est en mesure de déterminer le TmR des plantes qu'il souhaiterait réhabiliter, en saison de croissance (hivernage) aussi bien qu'en saison de dormance végétale (saison sèche);
ASPECTS LOGISTIQUES
Groupe cible :
Le choix du groupe cible est laissé au jugement de la communauté et de l’équipe d'animation ; dans ce cas le groupe cible doit être composé au minimum des personnes suivantes:
· Comité de gestion pastorale
· Auxiliaires pastoraux
· Bergers ou gardiens des troupeaux
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Les participants observent attentivement le poster en "accordéon" illustrant le TmR et le TMU. (34/02) |
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Exercice exploité par le module :
Exercice semi-structuré basé sur une séquence de 10 illustration;
Supports graphiques :
Pochette # 14
Durée approximative du module :
1 heure environ
PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE
1. Introduction :
Aborder ce module en soulignant que parmi les plantes que les pasteurs souhaiteraient promouvoir dans leur paysage futur, certaines ont déjà disparu depuis des années. Poser aux participants les questions suivantes:
¨ Comment se fait-il qu’elles aient disparu? Qu’est-ce qui a contribué ou qui a causé leur disparition ? secheresse? exploitation excessive par les animaux? intervention de l'homme? ou autres raisons?
¨
Comment peut-on donc promouvoir
les espèces qui sont considérées comme importantes dans le but de paysage de la
communauté, et pour les objectifs specifiques de son terroir? Par exemple:
¨ cultiver ces plantes sur de grandes surfaces,
¨ les multiplier en pépinières,
¨ utiliser de l’engrais,
¨ les protéger des animaux
¨ exclure les usagers extérieurs de l'usage du parcours,
¨ les récolter; etc…
2. Rappel du Module "Outil temps"
Reconnaitre qu’en effet, il existe certainement de nombreuses technologies qui pourraient permettre de favoriser la multiplication de cette plante, mais indiquer que dans les deux prochains modules, il s'agira seulement de limiter la discussion aux soins qui peuvent être accordés à la plante elle-même, dans la façon de l'exploiter, et qui a été évoquée dans le module de "l'outil du Temps" (# 14)
3. Exploitation des 10 images séquencielles
Montrer la série de 10 images (plantes/vache) dela pochette #14 établie pour ce module, et demander aux participants de l'observer attentivement et d'interpréter ce qu'elle représente.
Suggérer en particulier qu'ils observent ce qui se
passe dans la partie aérienne de la plante, mais aussi au niveau de ses
racines. En effet, les racines jouent un rôle essentiel dans les processus:
¨ de reconstitution de la partie aérienne lorsqu'elle est pâturée;
¨ d'accumulation des réserves lorsque la plante est protégées des animaux;
On pourra ensuite poser, par exemple, les questions suivantes:
¨ En référence au module "temps", que se passe t-il lorsqu'on soumet la plante fourragère au pâturage permanent des animaux? (il est clair qu'elle va s'épuiser et disparaître);
¨ A partir du moment où la plante cesse d'être soumise au pâturage, combien de temps lui faudra t-elle pour récupérer sa taille d'origine, et pour que ses racines aient reconstitué leurs réserves?
¨ Bien montrer que ce temps de récupération est représenté, sur la séquence, par les images "sans vache", c'est á dire qu'il s'agit du temps qui s'écoule entre le moment où la vache cesse de pâturer (4ème image), jusqu'au moment où elle réapparaît au dessus de la plante qui a récupéré sa taille initiale (8ème image);
Expliquer que nous appellerons cet intervale le Temps minimum de Récupération , ou TmR. Poser aux participants les questions suivantes:
¨ Ont-ils observé que ce TmR est le même, ou qu'il varie avec les différentes espèces pastorales?(herbacées, ligneuses);
¨ Ont-ils observé que le TmR est constant, ou qu'il varie avec les différentes saisons (croissance en hivernage et dormance pendant la saison sèche)?
¨ Connaissent-ils d’autres cas où on utilise un concept similaire: (par exemple, dans le cas des gens qui sont en convalescence après une maladie pour leur permettre de récupérer leur force et leurs réserves, un peu comme la plante de la séquence d'images)'
¨ Les participants ont-ils observé s'il existe une relation entre le temps effectif, de récupération, le degré de pâturage, et le temps dont la plante a besoin avant d'atteindre l'état dans lequel elle devrait pouvoir être pâturée de nouveau?
¨ Lorsqu'une plante est excessivement pâturée, met-elle plus de temps à récupérer que si elle a été pâturée plus légèrement? Pourquoi?
4. Détermination du TmR des espèces choisies en saison d’hivernage:
Reprendre les images des espèces que la communauté souhaiterait promouvoir, et qui ont été affichées sur le tableau à pochettes à la fin du précédent module. Laisser les participants discuter pendant quelques minutes et leur demander de se concerter pour se mettre d'accord sur la durée de ce TmR (en nombre de jours):
¨ Pour la première espèce sélectionnée, combien de jours doivent s'écouler entre le moment où elle aura cessé d'être pâturée et celui où elle aura complètement recupéré, et ceci en saison d’hivernage ?
¨ Demander alors au "secrétaire villageois" d’écrire le nombre de jours nécessaires pour cette récupération (en langue locale) à côté de l’image de la première plante.
¨ Poser ensuite la même question pour chacune des autres espèces sélectionnées, à tour de rôle, et noter la durée des TmR à coté des illustrations de chacune de ces espèces.
¨ Même durant l'hivernage, où la végétation est plus rapide que le reste de l'année, il faut du temps pour que la plante puisse compenser la perte dûe au pâturage, et retrouver sa taille initiale: en saison d'hivernage, la TmR est de l'ordre de quelques semaines (20 à 30 jours sont des chiffres courants);
5. Détermination du TmR des espèces choisies en saison sèche:
Demander aux participants si le temps minimum de récuperation (TmR) est le même en saison sèche qu’en saison d’hivernage. (évidemment, il est beaucoup plus long puisque la croissance végétale est plus lente en saison sèche qu'en saison d'hivernage)
Laisser les participants s'entendre sur le TmR en saison sèche, pour chacune des espèces sélectionnées, et les inscrire sur le tableau à pochettes, comme dans l'étape 4 ci-dessus.
Bien entendu, contrairement aux annuelles, seules les plantes perennes ont un TmR en saison sèche, comme la croissance est beaucoup plus lente que le reste de l'année, il peut atteindre 3 à 4 mois (90 à 120 jours) selon les cas.
6. Conclusions / leçons à tirer :
Aider les participants à tirer les leçons de cet exercice, en leur posant quelques questions comme, par exemple:
· Que représente donc le chiffre ? (TmR) (Le nombre minimum de jours qui doivent s'écouler entre deux pâturages successifs d'une même plante)
· Comment pourrait-on expliquer le TmR à des pasteurs qui n'auraient pas participé à cette session de formation?
· Que diriez-vous à des pasteurs qui n'auraient pas participé à la session d'animation pour les convaincre de l’importance de cette notion ?
· A t-on l’habitude de tenir compte du TmR des différentes plantes du parcours quand on y fait pâturer les animaux?
· Quel est le risque que court la végétation lorsqu'on néglige de respecter le TmR des espèces à promouvoir en restant trop longtemps dans la même partie d'un parcours?
· Que faut-il faire quand on veut respecter le TmR de plusieurs espèces que l'on souhaite promouvoir, quand ces TmR sont différents? (Pour que la récupération de toutes les plantes en question soit assurée, il suffit de ne recommencer à pâturer la végétation qu'après la période correspondant à la plante dont le TmR est le plus long)
7. Transition au Module "Temps Maximum d'utilisation"
Si les participants n’ont plus de questions ou de commentaires, annoncer la session suivante de formation en expliquant qu'on vient de poser la deuxième "brique" des principes de gestion. Les participants sont maintenant en mesure de contrôler le temps minimum de recuperation (TmR) des espèces pastorales qu'ils désirent promouvoir. Montrer alors aux participants le badge qui represente le TmR et le disposer avec ceux qui ont été déjà étudiés.
Annoncer que la prochaine session portera sur un concept similaire qui est aussi important que celui du temps de récupération pour des plantes, et qui est le temps maximum d'utilisation (TMU)..
MODULE # 26:PRINCIPES DE GESTION:TEMPS MAXIMUM
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PLANIFICATION PÉDAGOGIQUE
Situation désirée
¨ La communauté pastorale programme l'exploitation de son parcours;
¨ Elle met ce programme en oeuvre en fonction de ses observations de l'évolution de la végétation dans le temps.
Situation actuelle
¨ Les pasteurs ne tiennent pas compte des observations qu'ils effectuent sur l'état de la végétation dans la façon dont ils gèrent leurs troupeaux et leurs parcours;
¨ Ils décident des mouvements des troupeaux (déplacements des animaux) en fonction de la quantité de fourrage qui reste sur le parcours, et non en fonction des besoins des plantes.
Écart entre la situation actuelle et la situation désirée
¨ Les pasteurs ne savent pas déterminer le Temps Maximum d'Utilisation (TMU) des espèces pastorales qu'ils souhaiteraient réhabiliter;
¨
De toute
façon, leurs stratégies individuelles d'exploitation ne leur permettraient pas
de respecter ce TMU;
Objectifs poursuivis par le module
Au terme de la session de formation, le groupe cible est en mesure de déterminer le TMU des plantes qu'il souhaiterait réhabiliter, en saison de croissance aussi bien qu'en saison de dormance végétale;
ASPECTS LOGISTIQUES
Groupe cible :
Le choix du groupe cible est laissé au jugement de la communauté et de l’équipe d'animation; dans ce cas le groupe cible doit être composé au minimum des personnes suivantes:
· Comité de gestion pastorale
· Auxiliaires pastoraux
· Bergers ou gardiens des troupeaux
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Le "secrétaire" de la session et un participant posent devant les indications du TmR et du TMU de deux plantes qu'ils ont eux-mêmes dessinées, en saison sèche et en hivernage. (34/07) |
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Exercice exploité par le module :
Exercice semi-structuré basé sur une séquence de 10 illustrations;
Supports graphiques :
Pochette # 14
Durée approximative du module :
1 heure environ
PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE
1. Introduction :
Faire la liaison de la séance précédente avec le concept de TMU en demandant aux participants de résumer l’idée principale du concept de TmR. Poursuivre la discussion en soulignant que ce n’est pas seulement le temps de récupération qui est important dans la promotion de la végétation pastorale, mais aussi celui du temps de son utilisation.
Cette discussion se fera sur la base de la séquence illustrée de 10 images exploitée au cours du précédent module "Temps minimum de récupération" (# 25). Pour ce module, les participants doivent comprendre que la "durée d'utilisation" est représentée sur la séquence par les images où la vache est présente: La première image étant sensée représenter le moment où elle commence à pâturer la plante, et la seconde image étant sensée représenter celui où elle quitte ce pâturage, et commence à laisser la plante récupérer.
Comme dans le module précédent, s'assurer que les participants ne se limitent pas à observer ce qui se passe sur la partie aérienne des plantes, et comprennent que les racines jouent également un rôle essentiel dans le processus.
Aborder ensuite l’effet du comportement des animaux sur les plantes:
¨ A partir du moment où l'animal commence à pâturer une plante, combien de temps s'écoule t-il avant que la plante ne commence á repousser?
¨ Ce temps, est-il le même pour tous les espèces pastorales (herbacées, ligneuses, etc.)?
¨ Est-il le même en toute saison? Pendant l'hivernage, la saison sèche, etc…(évidemment non car la végétation est plus lente pendant la saison sèche que pendant l'hivernage).
¨ Toutes les plantes ont-elles une même vitesse de croissance? Quelle est l'implication de celle-ci sur le Temps maximum d'Utilisation?
2. Détermination du TMU des plantes choisies en saison d’hivernage:
Reprendre les images des plantes que la communauté a choisi de promouvoir, et qui sont exposées sur le tableau à pochettes. Laisser les participants discuter pendant quelques minutes et leur poser, par exemple, les questions suivantes:
¨ Combien de jours peut-il s'écouler entre le moment où la première plante choisie commence à être pâturée, et celui où elle commence à repousser, et ceci en saison d’hivernage ?
¨ Une fois que les participants se sont concertés et sont tombés d'accord sur un chiffre (nombre de jours), demander au "secrétaire" d’écrire ce chiffre (en caractères arabes) a coté de l’image de la plante correspondante sur le tableau à pochettes.
¨ Poser à nouveau la même question à tour de rôle pour chacune des espèces antérieurement choisies, et noter la réponse du groupe à coté de l'image de la plante correspondante.
¨ Bien entendu, au cours de l'hivernage, la plante a tendance à reprendre sa croissance très peu de temps après avoir été pâturée: les pasteurs indiqueront couramment des TMU de 3 à 5 jours;
3. Détermination du TMU des espèces choisies en saison sèche :
Continuer le processus qui a été suivi dans le module sur le TmR (# 25) et ci-dessus en demandant aux participants
¨ Le TMU, c'est à dire le nombre de jours qui s'écoule entre le début du pâturage d'une plante et le moment où elle commence à repousser, est-il le même en saison sèche qu’en saison d’hivernage?
¨ Laisser les participants discuter et déterminer ce nombre de jours en saison sèche pour chacune des espèce recherchées, comme dans la deuxième étape de ce module.
¨ Comme dans le cas du TmR, la valeur du TMU augmente considérablement pendant la saison sèche pendant laquelle le processus végétatif se trouve très ralenti: des valeurs de 8 à 10 jours seront avancés par les pasteurs pour certaines plantes;
C'est à ce stade que l'animateur, assisté de la personne ressource en pastoralisme pourra introduire la notion de croissance des plantes perennes en saison sèche: Cette notion pourra être difficile à dégager dans les régions Sahéliennes trés dégradées où les pasteurs n'ont plus guère l'occasion d'observer des espèces perennes, à part sur la strate arborée:
¨ Y a t-il une croissance des plantes en saison sèche?
¨ Effectivement, si vous constatez que pendant cette saison, les annuelles ont totalement cessé de croître (soit qu'elles aient disparu, soit qu'elles soient complètement desséchées) ne connaissez vous pas certaines plantes (perennes) qui, à l'image des arbres et arbustes, continuent de se développer pendant la saison sèche?
¨ Quel est l'intérêt de ces espèces par rapport aux annuelles?
4. Exploitation de l'exercice :
Inciter les participants à trouver eux-mêmes le concept de TMU en posant les questions suivantes :
¨ Lorsque les animaux ont la possibilité de brouter la plante en permanence, d'abord la plante elle-même, puis ses jeunes pousses qui tentent de se développer (et qui sont les plus appétantes), quel effet cela a t-il sur la plante? (ses réserves s'épuisent, elle ne peut plus se développer , ne peut plus retrouver sa taille initiale et va progresivement disparaitre).
¨ En fait, à quoi correspond le nombre de jours qu'on vient d'estimer? que se passe-t-il au niveau de la plante pendant cette période? (elle rétablit son système foliaire aérien à partir des réserves de ses racines, puis, elle réaccumule les carbohydrates qu'elle synthétise grâce à la chlorophyle, et à partir de quoi elle reconstitue ses réserves au niveau des racines);
¨ Existe t-il une relation entre l'intensité du pâturage et le Temps Maximum d'Utilisation? Laquelle?
5. Conclusions / leçons à tirer de l'exercice:
Nous avons vu, dans la séance précédente, qu’il y avait un TmR pour les plantes.
¨ Que représente le chiffre que nous discutons actuellement ? (TMU)
¨ Comment pourriez-vous expliquer le TMU à des pasteurs qui n'auraient pas participé à la présente session d'animation?
¨ Que diriez-vous aux pasteurs absents pour les convaincre de l’importance de cette notion ?
¨ Avez-vous l’habitude de tenir compte du TMU des plantes de votre parcours quand vos animaux les pâturent ?
¨ Quel risque y a t-il à ne pas respecter le temps maximum d'utilisation (TMU) des espèces dont on souhaite encourager le développement, et de maintenir trop longtemps les animaux au même endroit?
¨ Que faut-il faire quand on veut respecter le TMU de plusieurs espèces à promouvoir, quand ils sont différents les uns des autres? (En limitant la durée de pâturage au nombre de jours correspondant à l'espèce dont le TMU est le plus court).
6. Transition au Module 25
Si les participants n’ont plus de questions ou de commentaires, annoncer la prochaine session en leur expliquant qu'ils viennent de poser la troisième «brique» des principes de gestion. Ils sont maintenant familiers avec le temps maximum d’utilisation des espèces qu'ils désirent promouvoir. Montrer alors le badge qui represente « TMU » et le disposer avec ceux qui ont été déjà étudiés.
Annoncer que le prochain module permettra d'étudier le danger qu'il y a à ne pas respecter les notions de TmR et de TMU, que constitue le surpâturage.
NOTE À L'ANIMATEUR
q Le pastoraliste faisant office de personne ressource de la session de formation devra s'assurer que les participants ont bien fait la liaison entre le TMU, le TmR et l'intensité du pâturage: Plus le TMU est élevé, plus la plante est sévèrement défoliée, et plus elle aura besoin d'un TmR élevé.
MODULE # 27:PRINCIPES DE GESTION:SURPÂTURAGE
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PLANIFICATION PÉDAGOGIQUE
Situation désirée
La communauté pastorale gère ses parcours en tenant compte du fait que la dégradation dûe au surpâturage procéde plante par plante;
Situation actuelle
¨ Les pasteurs perçoivent la dégradation de leurs parcours dûe au surpâturage, comme si elle affectait la végétation dans son ensemble, et non une plante à la fois;
¨ Les pasteurs imaginent que le surpâturage est dû à un nombre excessif d'animaux, et ne réalisent pas que le surpâturage peut survenir du fait de la présence continue d'un seul animal;
Écart entre la situation actuelle et la situation désirée
Manque de compréhension du processus de surpâturage du fait de l'incapacité des pasteurs à établir une liaison fonctionnelle entre leurs observations sur le terrain et la représentation qu'ils se font du processus de dégradation pastorale;
Objectifs poursuivis par le module
Au terme de la session de formation, les pasteurs seront en mesure d'expliquer le processus de surpâturage. Cette explication tenant compte d'une part, du respect du temps minimum de récupération, d'autre part, du respect du temps maximum d'utilisation et, enfin, du processus de sélection par les animaux des espèces qu'ils souhaitent réhabiliter.
ASPECTS LOGISTIQUES
Groupe cible :
Le choix du groupe cible est laissé au jugement de la communauté et de l’équipe d'animation ; dans ce cas le groupe cible doit être composé au minimum des personnes suivantes:
· Comité de gestion pastorale
· Auxiliaires pastoraux
· Bergers ou gardiens des troupeaux
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Les participants du village de Kiézé (Tchad) sont invités à choisir une friandise parmi celles qui leur sont offertes pour illustrer le mécanisme du surpâturage (34/08) |
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Exercice exploité par le module :
"Jeu des bonbons"
Histoire "ouverte" du village d'Oukaltine;
Supports graphiques :
Posters du village de Ndourndour (Pochette # 7)
Durée approximative du module :
1 heure environ
PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE
1. Introduction : Jeu des bonbons:
Placer sur la natte, dans un bol ou une calebasse, des bonbons ou d'autres friandises que les participants apprécient à des degrés divers. (arachide, dates, piments)
S'assurer qu’il y a le choix entre au moins 3 types de bonbons ou de friandises, chacun au moins à trois exemplaires, et qu’il y a un net ordre de préférence des participants.
Inviter les participants, à tour de rôle, à choisir et à prendre un bonbon ou une friandise, selon son goût.
Après que la plupart des morceaux aient été ramassés par les participants, arréter le jeu et demander aux participants de décrire ce qu’ils ont observé.
¨ Est-ce que tous les différents parfums de bonbons ou types de friandises sont partis à la même vitesse?
¨ Quels bonbons ou quelles friandises ont disparu en premier? pourquoi ?
¨ Est-ce que les animaux démontrent des préférences alimentaires, comme les êtres humains ?
¨ Annoncer alors qu'on va maintenant raconter une histoire :
2. Histoire du Village d'Oukaltine
Avant de commencer à raconter l'histoire de ce village, disposer sur le flip-chart ou sur la natte, les deux posters du village de Ndourndour du module "But de paysage" (# 7): une image avec une végétation verdoyante (avant la dégradation dûe au surpâturage) et avec un environnement dégradé (à cause du surpâturage), puis raconter l’histoire avec toute l'émotion possible;
Oukaltine était naguère un village verdoyant situé en pleine forêt. Cette forêt était très dense et il s'y trouvaient de très grands arbres, des arbustes et des plantes d’espèces très variées et en trés grand nombre. Il y avait aussi beaucoup d’animaux sauvages, de telle sorte que la chasse permettait de couvrir les besoins de la population en viande.
La communauté maitrisait bien l'exploitation de son terroir, son troupeau était en bon état et produisait suffisamment de lait et de viande. Cela a duré jusqu'il y a une quarantaine d'années, lorsque les jeunes ont commencé à émigrer vers la ville, l'organisation des pasteurs s'est affaiblie, et il y a eu un relâchement du contrôle de la gestion du terroir: Par exemple, les animaux étaient laissés sans contrôle, ils divaguaient dans tous les sens, ils restaient autour du village et du puits et, en fait, pâturaient constamment les mêmes endroits;
Comme les animaux n’étaient pas surveillés, ils avaient tout leur temps pour choisir les fourrages qu'ils préféraient. Bien entendu, ils ont commencé par rechercher les plantes les plus appétissantes. Après quelques jours de pâturage, ces plantes essayaient de se régénérer en produisant des repousses très tendres encore plus délicieuses que la partie plus ancienne, et sur lesquelles les animaux se jetaient à nouveau dés qu'elles apparaisssaient. En effet, chaque fois que la plante est broutée, elle essaie de repousser après quelques jours, mais si les animaux sont toujours là, à l'affut des repousses les plus tendres, la plante finit par épuiser ses réserves et à disparaître complètement.
Une fois que la plante la plus appétissante a disparu, les animaux sont bien obligés de se contenter de celle qui l'est un peu moins: un peu comme nous nous contentons de pain lorsque la brioche est terminée, et que nous avons faim…Et la même chose se reproduisait: comme les animaux s'acharnaient sur cette deuxième plante, elle subissait le même sort que la première, et finissait par disparaître à son tour.
C'est ainsi qu'une à une, les espèces les plus appétissantes disparûrent, favorisant l’installation des plantes les moins appétissantes, pour aboutir à ne laisser dans le parcours que des plantes absolument immangeables que ni les vaches, ni les animaux sauvages ne pouvaient plus consommer. Le troupeau était de plus en plus maigre et la faune sauvage a commencé à disparaitre à son tour: les singes qui, auparavant, s'aventuraient jusqu’aux cases pour voler du maïs se sont fait rares, et plus personne ne se souvenait d'avoir jamais vu de gazelles qui, selon les vieux, étaient auparavant nombreuses dans la forêt
Comme il n'y avait plus de quoi nourrir le troupeau, les pasteurs ont dû émigrer vers d'autres régions, à la recherche des pâturages, rayant ainsi le nom d’Oukaltine de la carte.
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3. Exploitation et leçons à tirer de l’histoire :
Quand vous avez terminé l’histoire, demander aux participants s'ils ont des questions d'éclaircissement. Si ce n'est pas le cas, invitez les à examiner ce qui s'est passé dans le village d'Oukaltine:
¨ Cette histoire vous fait-elle penser à quelque chose que vous avez eu l'occasion d'observer autour de votre propre village?
¨ Cette histoire vous semble t-elle imaginaire, ou croyez vous que c'est une histoire vraie?
¨ En effet, si on met les animaux sur les parcours, quelle plante commencent-ils à pâturer? Pourquoi?
¨ Pourquoi les animaux reviennent-ils constamment dans le même coin de pâturage?
¨ Selon vous, le surpaturage est-il le résultat d’un nombre excessif d’animaux? Si oui, pourquoi? Si non, comment?
¨ Quelles sont les leçons trés pratiques qu'on peut tirer de cette histoire, en ce qui concerne les causes profondes du surpâturage et de la dégradation des parcours?
¨ Connaissez vous, dans votre propre tradition, un proverbe qui pourrait illustrer les idées importantes qui se dégagent de cette histoire?
4. Démonstration sur Flip-chart
Une fois le feed back de l'histoire du village d'Oukaltine obtenu, l'animateur dispose une grande feuille de papier blanc sur le flipchart, et avec des feutres de couleurs en main, reprend l’histoire du village d'Oukaltine en se concentrant sur ce qui s'est passé au niveau des plantes (Attention de ne pas mettre trop de détails.)
La démonstration consiste à tracer un grand cercle représentant le pourtour du parcours avec, à l'intérieur de celui-ci, de petites touffes de végétation de couleurs différentes. L'animateur explique ce qui se passe tout d'abord avec la plante la plus appétissante (par exemple, la verte), puis à celle qui est un peu moins appétissante (par exemple, la bleue), pour ne laisser en définitive que celle qui dégoûte les animaux (par exemple, la rouge).
5. Exploitation de la démonstration
Au terme de la démonstration sur flip chart, dégager les points suivants:
¨ Ce n'est pas le nombre des animaux qui est en cause: lorsque ce nombre diminue, à la fin de l'histoire, l'environnement ne s'en trouve pas amélioré pour autant;
¨ Ce qui est en cause, c'est le fait que les plantes soient pâturées de manière sélective, l'une aprés l'autre;
¨ Insister également sur le fait que ce soient les parties de la plante les plus tendres (repousses) qui sont les plus recherchées par les animaux qui sont moins interessés par la végétation ancienne qui, elle, pourrait supporter le pâturage;
¨ Puisque le surpâturage s'opère plante par plante, avec le temps, un seul animal se trouvant en permanence sur un grand pâturage peut entraîner le surpâturage, pourvu qu'on lui en laisse le temps;
¨ Enfin, les participants pensent-ils que les villageois d'Oukaltine ont respecté les TmR et TMU dans la nouvelle gestion de leur parcours? Pourquoi?
6.Transition vers le Module suivant: "Parcellisation" (# 28)
Si les participants n’ont plus de questions ou de commentaires, annoncer la prochaine session en expliquant qu'ils viennent de poser la quatrième «brique» des principes de gestion. Montrer le badge qui représente "Surpâturage" et l’ajouter aux autres.
Annoncer que dans la prochaine session, il s'agira d'étudier comment utiliser les deux notions de TmR et TMU dans la gestion du parcours. Cela afin d'éviter le surpâturage et de promouvoir les espèces fourragères qu'on a choisi de favoriser.
MODULE # 28:PRINCIPES DE GESTION:TmR, TMU
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PLANIFICATION PÉDAGOGIQUE
Situation désirée:
Pour qu'une communauté soit en mesure de gérer convenablement ses ressources, il faut:
¨ que son pâturage soit aménagé (parcelles) de manière à permettre la succession des périodes d'utilisation de la végétation et de récupération de la plante;
¨ Qu'il existe un consensus, entre les membres de la communauté, sur la délimitation de ces parcelles, et l'obligation d'y faire pâturer les animaux conformément à un plan de gestion
Situation actuelle
Cependant, dans la réalité, la situation est la suivante:
¨ C'est le régime du "chacun pour soi"; les animaux divaguent ou se déplacent à l'initiative individuelle des bergers;
¨ Les besoins de récupération de la végétation ne sont pas respectés, provoquant la dégradation de celle-ci;
Ecart entre la situation actuelle et la situation désirée
¨ Perception indifférenciée du parcours ne permettant pas de gérer le temps;
¨ L'organisation de la communauté pastorale ne permet pas la concertation,. préalable à l'établissement d'une discipline collective visant l'exploitation rationnelle (conduite des animaux sur les parcelles et déplacements programmés);
Objectifs poursuivis par le module
A la fin de la session, les participants pourront:
¨ Déterminer le nombre de parcelles de leurs parcours en fonction des TmR et TMU des espèces pastorales qu'ils souhaiteraient promouvoir.
¨ Montrer comment une gestion plus fine du temps implique un nombre de parcelles plus élevé;
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Un participant joue avec le découpage des "tranches de pizza" afin de déterminer le nombre minimum de parcelles nécessaires (35/06) |
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ASPECTS LOGISTIQUE
Groupe cible :
Le choix du groupe cible est laissé au jugement de la communauté et de l’équipe d'animation ; dans ce cas le groupe cible doit être composé au minimum des personnes suivantes:
· Comité de gestion pastorale
· Auxiliaires pastoraux
· Bergers ou gardiens des troupeaux
Exercice exploité par le module :
Présentation interactive sur flip-chart ou autre support;
Exercices pratiques sur des cas concrets;
Supports graphiques :
Pochette # 28 réduite au badge spécifique
Durée approximative du module :
1 heure environ
PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE
1. Introduction et liaison avec le module "surpâturage" (# 27)
¨ Reconnaitre avec les participants que les quatre modules précédents constituant le bloc pédagogique des principes de gestion, (les briques) peuvent sembler un peu théorique. Les rassurer en leur indiquant qu'ils vont maintenant pouvoir comprendre comment les notions qu'ils ont développées, le TmR et le TMU en particulier, peuvent être directement utilisées en vue d'une programmation de l'exploitation de leurs ressources permettant l'amélioration de leur environnement.
¨ Suggérer alors à un ou deux participants de résumer brièvement ce qu'ils ont retenu sur ces modules en rapport avec les temps de récupération et d'utilisation avec le surpâturage;
¨ Demander ensuite au groupe si certains des participants ont une idée de la façon dont on pourrait s'y prendre pour faire face au surpaturage. En particulier, si les temps de récupération et d'utilisation sont tellement importants, comment pourrait-on envisager de faire en sorte qu'ils puissent être respectés?
¨ Il est possible que certains participants aient déjà eu connaissance des méthodes de gestion pastorales rationnelles et qu'ils suggèrent que la solution réside dans la subdivision du pâturage en parcelles plus petites; dans ce cas, la transition avec le présent module est assurée pour le groupe;
¨ De toute façon, prendre garde à ce que ce brainstorming ne vous entraîne pas trop loin, ni de répéter le brainstorming qui s'est déroulé au cours du module # 24. Il s'agit seulement ici d'introduire une nouvelle notion.
2. Présentation de la notion de parcellisation:
ü Absence de subdivision
Sur flipchart (ou même, s'il n'est pas disponible, sur le sable) tracer un cercle, qui représente le parcours de la communauté des participants. A supposer que le troupeau du village se trouve dans ce parcours, peut-on imaginer un moyen d'appliquer les temps de récupération ou d'utilisation à la végétation qui se trouve dans ce parcours? La réponse est évidemment: non: les animaux sont en permanence au même endroit et peuvent retourner à tout moment sur la même plante;
ü Subdivision du parcours en deux parties
Tracer ensuite un deuxième cercle et, cette fois, le diviser en deux moitiés. A supposer que le troupeau du village puisse se concentrer dans une des deux parties du parcours, a t-on crée les conditions qui rendraient possible la gestion des temps de récupération et d'utilisation? En effet, les participants peuvent constater que pendant que le troupeau se trouve dans une des deux parties du parcours, pendant laquelle il utilise une partie de la végétation, la végétation se trouvant dans l'autre moitié n'est pas pâturée, et qu'elle bénéficie donc d'une possiblité de récupération. Le problème est que le TmU est dans ce cas équivalent au TMR; or nous savons que le TmU est toujours beaucoup plus court que le TMR, donc cette solution n'est encore pas satisfaisante;
ü Subdivision du parcours en quatre parties
Tracer ensuite, un troisième cercle, et le diviser en quatre quarts. A supposer que les animaux soient maintenus successivement dans chacun de ces quarts, il est clair que l'on crée les conditions d'assurer les plantes d'un TMU trois fois plus court que le TMR puisque les animaux occuperont les trois autres subdivisions du parcours avant de retourner sur la même plante: on se rapproche de la solution;
ü Subdivision du parcours en huit parties
Cette fois-ci, ne rien expliquer aux participants: se contenter de demander à l'un d'entre eux de tracer deux traits supplémentaires pour subdiviser le parcours en huit parties et demander l'avantage de cette subdivision en parties encore plus petites. Dans ce cas, le temps maximum d'utilisation devient sept fois plus court que le temps de récupération, puisque les animaux visitent sept autres subdivisions du parcours avant de pouvoir retourner sur la même partie du parcours. Demander aux participants d’expliquer l’avantage qu'il pourrait y avoir à diviser le parcours en parcelles encore plus nombreuses, et plus petites.
ü Exploitation de l'exercice
Laisser les participants réfléchir quelques instants devant ces images (sur le sol ou sur flip-chart) car cette idée de subdivision du parcours est probablement nouvelle pour eux
¨ Leur indiquer qu'à l'avenir, chacune des subdivisions du parcours qui permettent de gérer les temps de récupération et d'utilisation, s'appelleront des parcelles;
¨ Puisque c'est en jouant sur le nombre des parcelles qu'on peut gérer les temps de récupération et d'utilisation, Il s'agit maintenant de décider du nombre des parcelles en fonction du TmU et du TMR des plantes qu'on souhaite encourager.
3. Exemple concret de parcellisation:
L'animateur dessine un cercle sur flip-chart et propose, à titre d'exemple, un TMU de 5 jours;
¨ Tracer une petite parcelle dans ce cercle et y mettre le chiffre du TMU (5 jours par exemple). C’est le maximum de temps pendant lequel les animaux doivent être autorisés à séjourner dans cette parcelle. Coller l'image d’un troupeau dans cette parcelle.
¨ Il reste maintenant à calculer le nombre de parcelles en fonction du TmR (50 jours par exemple). C’est le temps minimum qui devra s'écouler avant que les animaux ne puissent retourner dans la même parcelle.
¨ Vous quittez donc cette parcelle avec les animaux (déplacer l’image), .Mais il n'est pas possible de rester 50 jours dans une seule grande parcelle. Que faut-il faire ? (la diviser encore) En combien de parcelles ?
¨ Au lieu de choisir un chiffre au hasard, et de devoir calculer et re-calculer, diviser le TmR (50 jours) par le TMU (5 jours), ce qui donne 10 parcelles en plus de celle où se trouve le troupeau, soit 11 parcelles: ce chiffre est le nombre minimum de parcelles nécessaires pour permettre la récupération des plantes et éviter le surpaturage.
¨ Reprendre le cercle. Ajouter 10 parcelles à la parcelle déjà tracée, pour completer le schéma. Suivre le mouvement du troupeau (avec l’image) d’une parcelle a l'autre, jusqu’à ce que le troupeau retourne à la première parcelle, et constater que le TmR de 50 jours de récuperation est possible pour un séjour de 5 jours seulement dans chaque parcelle.
Conclure cette étape du module en faisant le suivant:
¨ Inviter les participants à poser leurs questions et à faire leurs observations;
¨ Encouragez les, autant que possible, à répondre aux questions de leurs voisins;
¨ Vous pouvez aussi identifier les participants qui sont les plus à l'aise avec les calculs, pour les mettre éventuellement à contribution dans d'autres exercices;
¨ Expliquer enfin qu'il est maintenant possible d'appliquer la formule que nous avons testée à n'importe quels TmR et TMU, par exemple, ceux des plantes qui ont été choisies au cours du Module du "choix des plantes à promouvoir" (# 24).
4. Application aux plantes que l'on cherche à encourager;
L'animateur doit, cette fois encore, utiliser le flip-chart, car des chiffres devront être employés. Il explique aux participants qu'il s'agit maintenant de déterminer le nombre des parcelles correspondant à des TMU et à des TmR (modules # 25 et # 26).
¨ Inviter les participants à désigner l'un d'entre eux qui sera chargé de faire les dessins, et qui commence par tracer un cercle avec une parcelle.
¨ Puis, les inviter à indiquer la plante qu’ils veulent utiliser comme exemple, ses TMU et TmR;
¨ Quel chiffre mettre dans la parcelle déjà tracée ? (TMU), y coller l’image du troupeau., et rappeller le sens du TMU.
¨ Quel chiffre reste t-il? (TmR)
¨ Que faire avec ce chiffre pour déterminer le nombre de parcelles additionnelles? Laissez les participants faire les calculs, et ne les assister que s'ils sont réellement bloqués;
¨ Demander au "secrétaire" d’ajouter le nombre de parcelles que le groupe a calculé;
¨ Finalement, déplacer l’image du troupeau successivement dans les différentes parcelles ainsi créées, en expliquant le sens du TmR, et comment le déplacement du bétail permet de respecter la période de repos.
5. Exploitation de l'exercice
¨ Faut-il se limiter a ce nombre minimum de parcelles?
¨ Quel est l’interêt d’avoir un plus grand nombre de parcelles que le minimum?
¨ Que faire si l’on veut promouvoir plus d’une seule plante dans un parcours?
¨ Comment s’y prendre en saison seche, en général?
¨ En tenant compte de la notion du "temps", les dimensions de la parcelle sont-aussi également importantes?
¨ Si le temps de récupération est relativement court, est-ce que nous devons augmenter ou diminuer le nombre de parcelles?
¨ Lorsqu'un pastoraliste assistera à la session au titre de personne ressource, il pourra expliquer comment l'existence d'un grand nombre de parcelles permet au troupeau de trouver plus fréquemment du fourrage "frais" et par conséquent d'être mieux alimentés;
6. Transition :
Sortir le badge de ce module et le placer a coté des autres. Reprendre le badge du bloc pédagogique, et noter que les participants disposent maintenant des principes nécessaire à la programmation du pâturage, qui représente le prochain bloc du programme de formation. Féliciter et remercier encore une fois les participants pour le travail accompli.
NOTE Á L'ANIMATEUR
q
Dans les cas où le
groupe de participants est particulièrement avancé et souhaite se perfectionner
dans le calcul du nombre de parcelles exigées par différents TmR et TMU,
l'animateur peut organiser une mini-compétition se déroulant comme suit:
Demander aux participants de se diviser en deux équipes, chacune effectuant les
calculs pour des plantes présentant des TmR et des TMU différents. La tâche
consiste à déterminer les nombre de parcelles convenant à chacune de ces
plantes en hivernage et en saison sèche. Equipé de feuilles de papier et d'un
feutre, le groupe qui fournit le premier les réponses correctes est le gagnant.
q Au cas, au contraire, où les participants sembleraient éprouver des difficultés à suivre les étapes 2, 3 et 4, on pourra détailler le processus en ajoutant une parcelle à chaque fois.